Le Peterbos à Anderlecht, une zone de non-droit: “Les dealers bloquent les accès et fouillent les visiteurs”
Le trafic de drogue dans le quartier du Peterbos à Anderlecht a pris une telle ampleur que même les agents de sécurité de G4S n’osent plus s'y aventurer. Des dealers masqués bloquent les voies d’accès et fouillent les visiteurs. Des sources bien informées nous racontent comment les choses se passent dans le quartier, devenu une véritable zone de non-droit. “Les jeunes reçoivent de 500 à 1.000 euros pour tirer sur une façade ou sur quelqu’un.”
Des trafiquants de drogue masqués organisent des barrages routiers aux entrées de la cité du Peterbos. De véritables checkpoints où les visiteurs ou les employés d’entreprises extérieures doivent montrer patte blanche pour entrer sur le site. Ce qui implique parfois la fouille et le contrôle de leur téléphone portable ou de leur carte d’identité, mais aussi des menaces et intimidations. “Si tu parles à la police, on te tue.”
G4S n’y met plus les pieds: “Trop dangereux”
Même la société de sécurité G4S, chargée de réinitialiser les systèmes d’alarme incendie dans les bâtiments, refuse désormais de venir au Peterbos. “C'est trop dangereux”, assure-t-on.
Pour rappel, le Peterbos est un quartier de logements sociaux à Anderlecht, au sud de Bruxelles. Il est connu pour ses immeubles, sa pauvreté, ses trafiquants de drogue et les actes de violence qui en découlent. C’est l’un des quartiers les plus dangereux de notre pays. Quelque 4.000 personnes d’au moins 30 nationalités différentes vivent au Peterbos.
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Fusillades
Lotfi Mostefa (PS), président du Foyer Anderlechtois, une société de logements sociaux, tire la sonnette d’alarme. “Le personnel du chantier doit négocier quotidiennement avec des trafiquants de drogue pour être autorisé à poursuivre les travaux de rénovation de la tour résidentielle “Peterbos 9"”, dénonce Lotfi Mostefa.
Il s’agit d’un projet de 14,5 millions d’euros. “Le premier étage du bâtiment est entièrement occupé par des trafiquants de drogue. Plus personne n’ose s’y aventurer. Lorsqu’un ouvrier trouve une cache de drogue, il n’alerte pas la police, mais les dealers, pour qu’ils viennent chercher leur marchandise. Par peur des représailles. D’ailleurs, chaque immeuble a sa spécialité: crack, héroïne ou cannabis. On observe régulièrement des règlements de comptes entre bandes rivales, avec des fusillades et même des meurtres. Le tout en plein jour”, s’inquiète le chef de groupe PS à Anderlecht.
Conséquence: les entreprises chargées des travaux de rénovation ou de réparation banale dans les immeubles résidentiels refusent de se rendre au Peterbos depuis plusieurs semaines, ou seulement pendant la journée. La société de gardiennage G4S donc, mais aussi Luminus ou encore Kone, l’entreprise chargée de la réparation et de l’entretien des ascenseurs.
Des liens avec une bande marseillaise
Une autre source qui connaît bien les problèmes sur le terrain nous apprend que le quartier du Peterbos est contrôlé par un clan d’anciens résidents qui ont un lien avec une redoutable bande de trafiquants de drogue des quartiers Nord de Marseille. Le chef de la bande, un adulte, se trouverait en prison, d'où il continuerait malgré tout à gérer le quartier du Peterbos.
Les malfrats du Peterbos agissent de la même façon que les criminels dans les cités marseillaises. Les visiteurs sont par exemple forcés d’ouvrir le coffre de leur voiture pour entrer dans le quartier.
La bande qui contrôle le Peterbos est composée d’un mélange d’adolescents - mineurs - et d’individus âgés d’une vingtaine d’années. “Ce sont surtout les mineurs - et de plus en plus des clandestins - qui sont utilisés pour faire le guet. On leur donne ensuite de 500 à 1 000 euros pour tirer une fois sur une façade ou sur quelqu’un”.
La police dépassée: “Nous ne pouvons pas agir seuls”
Consciente du problème, la zone de police Midi assure que le Peterbos reste prioritaire. “Cela signifie que nous envoyons très régulièrement des patrouilles de manière proactive”, explique le commissaire Gabriele Evangelisti. “Mais il ne suffit pas d’envoyer la police sur place pour savoir ce qui se passe. Nous ne pouvons pas agir seuls. La situation a empiré. Même des enfants de 10 ou 11 ans sont déployés sur ces barrages routiers. Nous remarquons la même approche ailleurs, notamment dans le quartier de la gare du Midi. Un phénomène aussi complexe nécessite une approche globale avec la commune et le pouvoir judiciaire, et nous sommes pleinement engagés dans cette voie”, assure le commissaire.
À la demande de Beliris, chargé de la rénovation du bloc 9 du Peterbos, il a été décidé d’engager une société de sécurité qui sera présente dans le bâtiment 24 heures sur 24, sept jours sur sept. “Une entreprise s'est manifestée, mais elle demande plus de 70.000 euros par mois, ce qui est insoutenable”, déclare Lotfi Mostefa.
Lettre à Vervoort et Verlinden
Le Foyer Anderlechtois a fait part de ses préoccupations dans une lettre ouverte au ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS) et à la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) et espère une intervention de la police fédérale.
REGARDEZ: des trafiquants de drogue rient au nez des policiers
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