Gérer la fin de vie… des produits Mais le rôle de ces agences de conseil est aussi, souvent, de faire tomber des clichés. « Dans certains cas de figure, un matériau recyclé peut être plus impactant pour l’environnement qu’une matière vierge. Parfois l’enjeu se joue dans l’emballage, parfois dans la fin de vie et souvent sur la durée de vie», explique Anthony Boule. Chaque cas est différent et les agences y apportent une réponse systémique, de la reconception d’un produit au choix des matériaux. Ainsi, un groupement de fabricants et d’éditeurs crée parfois un éco-organisme pour mutualiser la gestion de fin de vie des produits, dont l'obligation a été votée lors du Grenelle II de l’environnement, en 2013. C’est ainsi qu’est né Valdelia, qui collecte et donne une seconde vie au mobilier confié par les fabricants (Steelcase, Simire, Sokoa…). « Nous les intégrons dans différentes filières, en fonction de leur état. Nous réemployons certains produits grâce à des associations de type Emmaüs. Pour des produits plus abîmés, nous réutilisons plutôt les matières premières. Par exemple, des artisans réalisent des cloisons ou des ossatures pour canapés avec d’anciens plateaux de tables. Nous pouvons aussi recycler la matière brute : le métal est refondu, le bois broyé », détaille Nathalie Breton, responsable innovation chez Valdelia. L’agence a ainsi réalisé des présentoirs en matériaux de récupération pour Guerlain et va aménager 2 000 postes en mobilier recyclé pour les prochains jeux olympiques. Car c'est à grande échelle que la démarche devient intéressante. « La clé, c’est que les grands groupes s’investissent dans ce type de bouleversements, parce que ce sont eux qui vont avoir un impact déterminant. En réalité, ils n’ont pas vraiment le choix ; pour avoir une place dans le monde économique de demain, ils doivent se soumettre à ces changements, prévient Jules Coignard, de Circul'R, spécialiste de l’économie circulaire. Depuis notre création en 2014, les choses ont changé. Le sujet du développement durable, autrefois évoqué de manière sporadique, remonte vers les postes stratégiques, qui se l’approprient. Nous sommes là pour leur expliquer comment changer de manière concrète. Par exemple, dans le choix du mobilier de leur siège social, qui concerne bien souvent des centaines de postes. » Et c’est ainsi que ce qui n’était récemment encore qu’un sujet de communication devient peu à peu une valeur profonde des entreprises…