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Energies renouvelables : ces projets qui s’attaquent aux handicaps du solaire

Alors que le gouvernement peine à trouver une majorité pour voter son projet de loi "énergies renouvelables", voici trois projets recourant au photovoltaïque qui devraient susciter un certain consensus politique.

Le développement des énergies renouvelables divise. Les politiques comme la population. Et parmi les handicaps propres à l’éolien et au solaire qui suscitent la critique, figurent, en bonne place, le caractère intermittent et aléatoire de leur production d’électricité, l’espace qui doit leur être dévolu par rapport au nombre de MW qu’ils sont susceptibles de générer et leur incapacité à s’intégrer harmonieusement dans le paysage, qu’il soit urbain ou rural.

Coup de projecteur, donc, sur trois projets en mesure de remédier à ces handicaps.

1. Des fours solaires pour produire de l’acier recyclé

On imagine mal une fonderie parier sur le solaire. L’industrie métallurgique fait en effet partie des plus electro-intensives qui soit. Et pourtant, une PME suisse a choisi de braver ce quasi-interdit. Son métier? La production de métal destiné à l’industrie horlogère. Panatere livre déjà à ses clients des lingots d’acier 100% recyclé.

Adepte de l’économie circulaire, elle récupère les déchets des fabricants de montres. Mais elle a prévu d’aller plus loin encore en fondant ses lingots dans des fours recourant à une technologie déjà utlisée par les chercheurs: la concentration solaire. Avec les seuls rayons du soleil, le métal est porté à très haute température (jusqu’à 2000°C), fondu et moulé dans des lingots.

Chaque four doit lui permettre de produire 50 tonnes par an dans une ville réputée pour son ensoleillement, La Chaux-de-Fonds, à deux pas de la frontière française. Le premier d’entre eux devrait être opérationnel dans les prochains mois.

2. Des fermes solaires en orbite autour de la terre

Avec ce deuxième projet, nettement moins abouti, l’objectif est d’en finir avec les handicaps de l’intermittence et du manque d’espaces disponibles pour implanter sur terre des fermes solaires. Il s’agit d’aller chercher le soleil là où il brille 24 heures sur 24: dans l’espace. Cette énergie est récupérée par des panneaux photovoltaiques installés sur des satellites puis envoyée vers la terre par des micro-ondes, où elle est convertie en électricité, là où on en a besoin, à proximité des villes.

L’agence spatiale européenne a baptisé Solaris son projet en la matière. Elle s’appuie sur deux partenaires industriels majeurs: Airbus et Siemens. Ensembre, ils se donnent jusqu’en 2025 pour créer un démonstrateur, un prototype en taille réelle, et prouver que le projet est viable y compris financièrement. Et si c’est le cas, la première ferme solaire spatiale pourrait voir le jour dans une dizaine d’années.

3. Des arbres solaires pour recharger les voitures électriques

Faire rimer photovoltaïque avec esthétique relève évidemment du possible. SolarBotanic Trees fait partie des entreprises qui s’y emploient. Comme son nom le laisse supposer, cette start-up britannique travaille à la mise au point de petites unités de production d’électricité photovoltaïque ayant la forme d’arbres.

Son objectif est de répondre aux besoins de particuliers qui souhaitent produire leur propre électricité sans avoir à couvrir de panneaux solaires la toiture de leur maison. Elle les invite à "planter" cet arbre dans leur jardin.

Elle travaille également à un "arbre" qui capterait l’énergie du soleil en journée pour charger une batterie dont l’électricité pourrait servir ensuite à faire le plein d’électricité d’une voiture. Un autre modèle de ses arbres solaires vise les gestionnaires de parking et, plus largement, les municipalités souhaitant installer des bornes de recharge autonomes.

Pierre Kupferman
https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco