Couverture fascicule

Mary Douglas, Comment pensent les institutions, suivi de : Il n'y a pas de gratuité ; et de : La connaissance de soi, Paris, La Découverte/M.A.U.S.S., coll. « Recherches », 1999

[compte-rendu]

Année 2000 138 pp. 133-134
Fait partie d'un numéro thématique : « Psy et société »
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Ce livre de Mary Douglas est déroutant. D'abord son titre : comment des institutions peuvent-elles penser ? Une école pense-t-elle ? Et un bureau de poste ? Mais elle-même nous dit qu'au fond ce sont les êtres humains qui instituent et, ayant institué, rapportent à eux, à leurs pensées et à leurs actes ce qu'ils instituent. Son propos est d'emblée, si l'on y regarde de près, anthropologique. Elle se débarrasse de l'individualisme méthodologique, autrement dit de Finteractionnisme qui a négligé le problème des institutions et elle introduit Durkheim dans le débat.

Durkheim et un certain Fleck qui serait un continuateur de sa pensée. Mais Mary Douglas ne reprend pas telle quelle l'idée de règle et de contrainte sociale externe dont Durkheim fait l'une des caractéristiques du fait social. Elle est plus sensible au caractère instituant de l'institution, autrement dit de la contrainte sociale. Cette contrainte est instituée. Il lui faut un instituant, la société (que Mary Douglas ne divinise pas).

Ce qui la frappe également, c'est l'analogie qui s'établit dans le langage et dans la pratique entre institution et nature. Mais elle ne s'interroge pas sur ce fondement naturaliste de l'institution, alors qu'il ne va pas de soi. Que la nature puisse être le support de l'institution, y compris dans le langage, pourquoi pas ? Mais est-ce qu'il peut y avoir une naturalisation de l'institution ? Tout le problème est là.

Mary Douglas reconnaît à Hume — sans parler de Locke — le mérite d'avoir mis à l'écart tout innéisme, c'est-à-dire d'avoir refusé les idées et les théories innées. Mais ce qui manque à notre avis dans son texte, c'est une analyse du groupe humain, social. Pour qu'il y ait institution, il faut qu'il y ait des êtres humains ensemble, suffisamment ensemble. Cela dit, il est bon d'avoir rappelé que les institutions précèdent et accompagnent

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